Vous n’avez jamais pris de décision

Vous n’avez jamais pris de décision


Par Éric Baret

Vous n’êtes pas une entité distincte du cosmos qui pourrait faire ou ne pas faire. C’est comme si vous disiez : « La tempête peut-elle décider de ne pas exister ? » Non, la tempête ne décide pas, elle est mue par la vie et ce que nous sommes est bien plus dépendant qu’une tempête. Donc, ce que nous pensons, ce que nous ressentons, ce que nous voyons, ce que nous expérimentons fait partie de la globalité.

C’est seulement parce qu’on a le fantasme : « Je suis l’auteur de mes actes » qu’on sent que nos actions nous appartiennent. C’est comme de dire « je pense », mais on ne pense pas. On dit « je ressens », mais on ne ressent pas : il y a un ressenti. Penser est un processus : vous êtes témoin de la pensée ; vous n’êtes pas la pensée. Vous avez la pensée « une maison », vous avez la pensée « carotte », vous avez la pensée « penseur », mais vous n’êtes pas le penseur. Le penseur est une pensée. La carotte est une pensée. Et penser « je suis le penseur » est une pensée.

Il y a pensée mais il n’y a personne qui pense. C’est comme si vous disiez « Je bats, je bats, je bats ». On ne bat pas : le cœur bat. La pensée a lieu mais vous ne pensez pas. Vous ne battez pas. Quand vous marchez, il y a marche. Si je dis « je marche, je marche, je marche », c’est de l’appropriation. Et quand on dit « Le soleil se lève le matin », c’est une façon poétique de parler. Le soleil ne se lève pas le matin. Nous l’utilisons de manière conventionnelle pour communiquer. Et quand je dis « Je pense que… », c’est une manière poétique de parler. En réalité, je ne pense pas.

La décision nécessiterait une indépendance. Nous ne sommes pas indépendants. Tant que vous faites partie du cosmos, vous n’êtes pas libre de la gravitation, vous n’êtes libre de rien. Donc penser que quelque chose qui est lié au Tout pourrait être indépendant, pour moi, c’est un manque de science…

L’idée de liberté est en fait l’invention de la religion chrétienne, après le Concile de Trente quand ils ont inventé le bien et le mal : vous ferez le mal et donc vous irez à l’église et ensuite on vous vendra du mérite. Vous payerez de l’argent et vous serez pardonné. Puis ils vous donnaient des choses à faire. Mais c’était pour rapporter de l’argent à l’église. Il fallait qu’ils inventent le bien et le mal. Les politiciens modernes se sont emparés de cette invention et ont dit : « Votez pour moi, sinon quelque chose de terrible va se produire ». Des choses terribles vont se produire de toute façon. Mais c’est une fantaisie.

La liberté vient d’un manque de clarté. Bien sûr, vous agissez en fonction de ce qui est évident, mais ce n’est pas quelque chose que vous décidez. Vous êtes né comme ça. Il n’y a aucune décision. Donc, on suit ce qui vient vers nous. Ce n’est pas mieux que ce que font les autres, on fait simplement comme on peut. Il faut vivre de manière fonctionnelle.




Source Facebook Nancy Brunet

Extrait d’une vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=sLV3vWGSyg0


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