La disparition des garde-fous contre les pensées toxiques
Par C. Patrick
Par le passé, l’humain a toujours eu recours à des systèmes de pensée, à des idéologies et à des religions qui lui offraient des garde-fous pour le protéger contre les pensées toxiques. Les religions chrétiennes, par exemple, parlaient de pensées « inspirées par Satan » ou autres démons, ou encore simplement du « mal ». D’une manière ou d’une autre, le croyant pouvait compter sur un point de référence lui permettant d’écarter certaines pensées, identifiées par leur toxicité évidente. Celles-ci pouvaient revêtir toutes sortes de caractères, comme les perversions sexuelles, la violence, la jalousie ou même, dans les pires cas, la psychose voulant faire croire à l’individu qu’il n’est pas ce qu’il est.
Dans les religions bouddhistes, c’est la connaissance des trois (ou cinq, selon) poisons de l’esprit qui constituent le garde-fou : l’avidité, la colère, l’ignorance, la jalousie et l’orgueil. De toute évidence, une pensée comprenant ou impliquant un de ces poisons est perçue par les pratiquants comme étant à refuser et à bannir.
Les autres religions véritables comprennent également des prescriptions et des commandements relatifs aux comportements jugés bons ou néfastes. Bien que ceci ne concerne pas directement la pensée, si une pensée dirige l’individu vers un geste interdit par la religion en question, cela revient au même : la pensée tente vers le péché. Quant aux religions musulmanes, qui représentent le délire d’un possédé par des forces antihumaines, elles ne sont pas incluses dans ceci. Leurs pratiquants n’ont pas de garde-fous non plus.
Depuis le XVIIe siècle
Depuis l’arrivée de René Descartes et de son incitation à l’orgueil démesuré comprise dans le « Je pense, donc je suis, » les choses ont changé. Depuis ce temps, un courant rationaliste, orgueilleux et intellectuel à excès se déclare unique créateur de la pensée, sans qu’aucune preuve n’existe permettant d’affirmer une telle chose.
Ainsi armé d’orgueil, l’intellectuel rationaliste — se déclarant seul auteur et créateur de sa pensée — n’a d’autre choix que de s’identifier à elle. Hormis la rigueur logique et rationnelle de l’intellectuel, il ne lui reste alors aucun garde-fou le protégeant de pensées particulièrement toxiques. Pendant des décennies, seuls les intellectuels d’un certain niveau ont adopté ce système, sans que cela cause trop de problèmes.
Cependant, à mesure que cet apanage de l’intellectuel rationaliste se répand dans la société, allant jusqu’à envahir les mœurs intérieures des masses superstitieuses, croyantes et religieuses, la donne a changé. En effet, on ne parle plus ici d’intellectuels dotés d’une certaine rigueur mentale, mais de gens ordinaires, sans grande ambition intellectuelle. La rigueur logique et rationnelle servant de garde-fou contre les pensées toxiques leur fait défaut. Les enfants sont particulièrement vulnérables à ce phénomène, car ils auraient besoin d’être guidés, plutôt que de se faire enseigner de manière implicite qu’ils doivent s’identifier à toute pensée qui leur traverse l’esprit.
L’implicite qui accompagne le « je pense », c’est qu’il n’y a aucune méfiance à entretenir à l’égard de la pensée, puisqu’elle fait partie intégrante de soi. Ainsi, ce « je pense » si innocent en apparence entraîne directement l’individu à accepter des pensées, aussi déraillées soient-elles, comme étant siennes. Chez un adulte dont la trame psychique est déjà formée, ce phénomène crée de la tension et du stress, puisque tout être pensant est sujet à des pensées complètement déraisonnables, voire loufoques.
Au XXe siècle
Lorsque j’étais adolescent, un de mes professeurs avait l’habitude de se promener entre les allées de la classe en faisant sonner les pièces de monnaie dans la poche de son pantalon. Un jour, j’ai eu une pensée très excitée me disant : « Il va me donner de l’argent! ». J’observai alors cette pensée avec perplexité, lui répondant : « Mais non, il ne peut pas. Premièrement, il n’a aucune raison de me donner de l’argent, et s’il le fait, il devra en donner à tous. C’est complètement saugrenu comme idée! ». Voilà un exemple de pensée déraisonnable bien contrée par un esprit critique.
Voici un autre exemple, alors que j’étais jeune adulte : je m’assois dans le siège du passager de la voiture d’un ami. Il tente de démarrer la voiture, qui hésite; il doit s’y reprendre plusieurs fois. J’ai alors une pensée que l’auto va exploser, car j’ai vu un film dans lequel une voiture explosait au moment de démarrer. Évidemment, je suis surpris qu’une telle pensée me traverse l’esprit, mais je l’écarte tout de suite, réalisant le saut ridicule entre la réalité et la fiction qui m’est offert.
Imaginez maintenant un être qui s’identifie entièrement aux pensées dans sa tête et qui en reçoit une de ce genre. Il vivrait des émotions fortes à tout moment et ce, sans aucune raison. Ce n’est pas si grave, même si à long terme ces hauts et ces bas émotifs sans raison dussent certainement lui causer un stress appréciable. Mais imaginez maintenant qu’un être sans garde-fou mental, comme nous le décrivons, reçoive une pensée lui signalant que son corps n’est pas du bon sexe. Qu’il devrait être femelle, ou qu’elle devrait être mâle. Ou même « non binaire », c’est-à-dire sans genre. Un tel être serait rapidement proie à une psychose transsexuelle.
Au XXIe siècle
C’est précisément ce qui se passe aujourd’hui. La disparition du garde-fou procuré par les religions et autres traditions nous mène directement à une ère de folie furieuse se répandant comme un feu de brousse. En plus, les fous sans protection psychique ayant réussi à obtenir un statut de « personne à part entière et pouvant participer aux activités normales de la société » atteignent aisément des postes d’influence ou d’autorité, comme par exemple des professeurs d’école auprès des enfants.
De ce fait, la transmission de leurs mécanismes de psychose chez des enfants complètement démunis face à ces individus érigés en autorité devient assurée, puisqu’on leur dit que tout cela est tout à fait normal. En voici un exemple récent, raconté par la maman d’une fillette. Celle-ci, qui fréquente la maternelle, s’est fait servir un discours de normalisation de la transsexualité par son professeur. L’un des garçons de sa classe s’est ensuite retiré quelques minutes, puis est revenu vêtu d’une robe. Le professeur a alors expliqué que ce garçon était maintenant une fille.
Pour un enfant qui porte une confiance absolue au professeur, cette nouvelle a de quoi faire vaciller le psychisme en entier : aujourd’hui tu es fille, peut-être demain seras-tu garçon? Toute notion d’identité est ainsi contestée, voire écartée entièrement. De retour à la maison, cette petite fille s’est regardée dans le miroir et a couru vers ses parents, éplorée et terrifiée, leur demandant si elle était sur le point de se transformer en garçon. Les parents eurent beau la rassurer, l’enfant a vu de ses yeux un garçon devenir fille. Elle doutera longtemps de sa propre identité.
Il doit être clair pour l’être qui se questionne quelque peu au sujet du psychisme que l’identité est la chose la plus précieuse qu’il puisse posséder. Je suis, et au nom de ce que je suis, je vis cette vie. Elle est ainsi parce que je suis qui je suis! L’autre a sa vie à lui, parce qu’il est qui il est! L’instauration de courants favorisant la remise en question de l’identité en des termes aussi fondamentaux que le sexe constitue essentiellement la guerre totale à l’individu; c’est une tentative de lui dérober son droit d’être ce qu’il est.
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Source https://www.revolutiondesprit.com/
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