Pas de Moi sans histoires
L’Intemporel est incapable de soutenir une histoire, ni quoi que ce soit de concret, de fini. Étant tout, cette beauté démesurée, vivante et fluide, sans début ni fin, demeure inconnaissable. Toute tentative pour définir « ce qui est » est une histoire. Une histoire qui cherche à encapsuler la vie…
Les histoires donnent des contours, du volume, teintent la soit-disant réalité, persuadent, vendent n’importe quoi comme des petits pains chauds, endorment. Mais ça va. Pas de soucis. Après tout, ce ne sont que des histoires.
L’histoire de Moi est le début de l’asservissement apparent, dans l’espace et le temps. L’éveil n’est ni plus ni moins que ce qui est déjà tel que c’est, c’est-à-dire sans l’arbitraire des limites imaginaires.
Imaginaires tant qu’on voudra et même s’il les déteste, Moi a besoin de limites. L’individualité, c’est comme une marque de commerce. Il faut préciser l’offre et surtout éviter que le jupon dépasse! On encadre, on programme, on dirige. Il faut être à la hauteur de l’histoire qu’on se raconte ou qu’on raconte au reste de l’univers. Car, oui, il y a Moi et l’univers. Nous sommes deux ici et je suis le plus important, il va sans dire. Après tout, j’ai permis à l’Illimité de se connaître à travers MOI!
Évidemment, c’est épuisant de vouloir limiter l’illimité. Ça peut sembler fonctionner quelque fois. L’énergie peut être dormante, se contracter, prendre de l’expansion. C’est néanmoins l’illimité, peu importe s’il semble en être autrement.
Ta saveur, tes traits de caractère ne sont pas les tiens. Chaque aspect apparent de ta personnalité n’existe pas indépendamment de tout. Ce n’est pas ta personnalité. C’est l’illimité. Ça a toujours été l’illimité. Tes contours n’existent pas et, tôt ou tard, dans un dernier sourire, ils s’évanouiront avec la sensation d’être toi.
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