La Matrice : Au-delà des apparences se révèle la Réalité
Par André Duchesneau
Il n’y a pas si longtemps, une matrice désignait l’utérus. Son origine provient d’ailleurs du latin matrix, qui signifie organe de reproduction, sinon de matris, un génitif de mater qui se traduit par mère. Au figuré, on le définit encore aujourd’hui, comme un milieu où quelque chose de vivant prend forme, se développe. Nous pourrions même ainsi parler par extension de notre environnement, celui de la planète qui abrite l’Humanité, judicieusement nommée Mère-Terre par les Premières Nations. Et plusieurs s’en souviennent sans doute, c’est aussi le titre d’un film de science-fiction qui, paru en 1999, est devenu très populaire dès sa sortie.
« Le film dépeint un futur dystopique dans lequel la réalité perçue par la plupart des humains est en fait une simulation virtuelle. Alors connectés à la “Matrice” — un programme informatique créée par des machines douées d’intelligence artificielle —, ces derniers sont asservis, à leur insu, comme source d’énergie grâce à la chaleur et l’activité électrique de leur corps. Or, dans cette histoire, le programmeur informatique Neo apprend cette vérité et rejoint une rébellion pour mettre un terme à cette machination. » (Wikipédia)
Ce film — écrit et réalisé par les sœurs Wachowski — a fait couler beaucoup d’encre à l’époque, selon que son interprétation est de nature complotiste ou philosophique. Certains y voient en particulier une référence à l’Allégorie de la caverne (Platon), à Simulacres et simulation (Jean Baudrillard), voire aux Aventures d’Alice au pays des merveilles (Lewis Caroll), parce qu’il soulève en fait une question essentielle qui n’a rien de saugrenu encore aujourd’hui : qu’est-ce que la réalité ? Autrement dit, l’existence que l’on connaît ne serait-elle pas une illusion, un rêve ?
Il ne s’agit pas juste de la matière dite de 3e Dimension qui est pourtant perçue comme concrète — alors que la physique quantique nous apprend qu’elle est essentiellement composée de vide —, mais aussi de ce qui s’y passe. Nous sommes en effet persuadés d’être une conscience égotique, une personne, sinon une âme, qui est limitée à un espace-temps linéaire pour évoluer, se parfaire, jusqu’à ce qu’elle soit mûre et ainsi nous libérer de ce qui est souvent décrit tel un cycle de réincarnations. Cela nous apparaît sans fin, d’autant plus que l’ego est soumis à la dualité de ce monde où tout semble opposé et séparé. Et d’ailleurs, sur le plan individuel et collectif, ne sommes-nous pas toujours enclins à lutter contre quelque chose ou du moins, conditionnés, à réagir face à une situation qui se présente ? Mais — et la question est par conséquent louable, légitime, tandis qu’à l’évidence « plus ça change, plus c’est pareil » — est-ce vraiment cela, la Vie ?
Tôt ou tard, y cherchant un sens, on finit tous par se la poser. Au plus profond de Soi, ne serait-ce que par intuition, chacun de nous connaît cependant la réponse : bien sûr que non, il y a forcément autre chose qui nous est juste voilé, ou que l’on a oublié ! L’enseignement de nombreux Sages nous parle d’ailleurs volontiers d’Éveil ! Ce seul mot ne devrait-il pas nous mettre la puce à l’oreille, en se disant qu’il y a donc une part de nous qui s’avère pour ainsi dire endormie ? Et s’il s’agissait de la Conscience elle-même qui se trouve en quelque sorte aveuglée, voire dissociée de la Réalité ?
Indépendamment du cauchemar que certains vivent sur la planète, c’est-à-dire un rêve pénible et effrayant, la Vie ne nous démontre-t-elle pas en plus, avec équanimité, toute sa beauté majestueuse à chaque Instant ? Il suffit d’observer la Nature, puis de se laisser Émerveiller par exemple devant un lever ou un coucher de soleil ! Nous pouvons même dire qu’elle se trouve à être notre premier instructeur sur l’Esprit, ne serait-ce que par le cycle des saisons où tout Meurt pour néanmoins reprendre Vit. Mais au lieu d’y voir juste un lien avec celui des réincarnations, ne nous enseigne-t-elle pas aussi et surtout qu’il convient de Soi-même mourir à ce que l’on a toujours cru et connu, pour aussitôt Renaître à une Vie nouvelle ? Ne nous rappelle-t-elle pas à sa manière, par sa seule Présence, pareil à un reflet, que nous sommes Soi-même cette Vie ? Comment est-ce possible sinon d’en Être Émerveillé ? N’est-ce pas en Soi une Reconnaissance ?
Alors, arrêtons-nous un moment sur le bord de la route, cessant le temps, afin de changer notre regard sur l’existence et la Vie. Il suffit de Voir et d’Écouter son Cœur au sein du Silence, Présent à l’Instant, parce que « le Cœur est lui-même la réponse à toutes nos interrogations ». C’est justement sa Présence qui, en Essence amour-sagesse, se manifeste ainsi à travers non seulement la Nature, mais encore au plus profond de Soi… celui de chaque Un !
Car en Vérité, au-delà des apparences, tout est déjà à l’intérieur de Soi !
La Conscience doit simplement s’Éveiller à ce qu’elle EST au sein même de la Matrice !
Le saviez-vous ? Māyā — un terme Sanskrit, à ne pas confondre avec le peuple du même nom — est, pour diverses religions hindoues, le pouvoir de dieu de créer, perpétuant l’illusion de la dualité dans l’univers phénoménal ; elle est aussi la nature illusoire du monde. Pour les mystiques de l’Inde, cette manifestation est réelle, mais c’est une réalité insaisissable. Ce serait une erreur, mais une erreur naturelle, de la considérer comme une vérité ou une réalité fondamentale. Chaque personne, chaque objet physique, du point de vue de l’éternité, n’est qu’une goutte d’eau d’un océan sans limites. Le but de l’éveil spirituel — l’illumination ou la réalisation de Soi qui signe le retour à notre véritable nature par l’effacement de l’ego — est de le comprendre, plus précisément de faire l’expérience de la fausse dichotomie, du mirage de la Māyā afin de la transcender, de passer son voile et de réaliser que l’Âtman (le Soi) et le Brahman (la Source) ne font qu’Un. (Wikipédia)
Source https://uninstantderevelation.com/
Un conte initiatique qui propose de changer de regard sur l’existence et la Vie, afin de libérer l’amour-sagesse au plus profond de Soi !
