Ne rien vouloir, ne rien demander

Ne rien vouloir, ne rien demander


Par Éric Baret

Tant que j’attends la moindre chose de mon corps, je vais être déçu. Lorsque je pense que mon corps doit changer, c’est que je n’écoute pas ; je parle, j’ai une idéologie de ce qui est juste ou pas. Voir clairement ce qui est là, c’est-à-dire voir que mon corps, mon psychisme, ne peuvent pas être d’un millimètre différents de ce qu’ils sont. Je fais face à la réalité, et non pas à ce que la réalité devrait être selon ma fantaisie intellectuelle.

J’aime mon corps comme il est, avec ses maladies, ses limites, ses faiblesses, ses accidents. Il y a de très bonnes raisons pour être ainsi, il n’y a pas de hasard.

Ce qui ne veut pas dire que cela ne va pas changer, mais je me rends disponible pour que mon corps puisse s’exprimer, en tant que santé et en tant que maladie. Mais si je demande quelque chose à mon corps, si je veux utiliser mon corps, c’est encore de la dictature d’imposer la santé. Comme les gens qui imposent leur vision alimentaire, leur idée de la santé, du sport, etc. C’est une forme de violence. J’écoute mon corps : mon corps transmet ce dont il a besoin, il me suffit d’être disponible.

À ce moment-là, on comprend pourquoi son corps a telle ou telle faiblesse, on comprend que ce n’est pas une malédiction mais une nécessité. Chaque fois que mon corps a une faiblesse, je comprends que c’est un cadeau qui me permet de découvrir en moi une faiblesse autrement plus importante : la faiblesse mentale qui me pousse à croire que mon corps doit être sans faiblesse. La voilà ma faiblesse ! Si la faiblesse du corps me fait me sentir faible, c’est que j’ai besoin de faire face à ma faiblesse psychologique. Et la faiblesse de mon corps m’aide à m’interroger. Tout ce qui me touche est ce qui me mûrit.

Avoir besoin d’être aimé est une forme de maladie très intense. Au niveau somatique, c’est terrible, comme la jalousie : cela détruit vraiment le système hormonal, cellulaire. Ce besoin d’amour est un poison. Le remède, c’est d’aimer. Ce qui vous rend heureux, c’est d’aimer. Quand j’aime mon corps, mon psychisme, mon environnement, il y a tranquillité. Mais vouloir être aimé est un concept. Quand vous aimez, vous n’aimez pas quelqu’un, vous aimez tout court.

Aimer, c’est écouter. Quand vous écoutez, votre corps est parfait, votre psychisme est parfait ; telle est la vision claire qui vient avec l’écoute.

Voici la seule manière d’aborder la situation avec humilité : vous vous mettez totalement à la disposition de la situation, sans rien vouloir, sans rien demander. Quand vous ne demandez pas, ne voulez pas, une sorte de révélation se fait.




Source Facebook Nancy Brunet


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