Le roi à genoux

Le roi à genoux


Par Betty Quirion

Le personnage que l’on croit être, le « petit moi » (qui n’existe pas et n’a jamais existé) aspire à plus de raffinement, d’élévation, de pureté, etc., pourtant son abri favori est l’esprit de petitesse. Le « moi » égocentré tente de se regarder, aveuglé, obnubilé par lui-même.

Son esprit de petitesse pollue, fracasse, désagrège, juge et blesse dans un seul but : rester sur le trône, prétendre à une liberté d’être. C’est le travail acharné de l’esprit de petitesse. Pour se regarder efficacement, il faut tomber à genoux, la tête tournée vers le sol, abandonner l’artillerie et oser le désespoir dans le silence, le grand Silence d’où naîtra la Joie, terreau de l’émerveillement et de l’innocence infinis.

Les dégâts de l’esprit de petitesse frappent de toutes parts et de tout temps pour, à la fin, satisfaire son plus grand désir, son pitoyable système de défense : régner, briller, avoir raison et être reconnu en tant que roi de son monde stérile. Se détrôner soi-même c’est marcher sur la route rocailleuse de la vulnérabilité, seul, silencieux, sans riposte, les bras ouverts, une couronne d’épines bien enfoncée sur le crâne en espérant que toute prétention mentale nous quitte. Un glaive dans le cœur du « moi » ouvrira grande la porte de l’Amour, libérant ainsi suffisamment d’espace pour mourir, rien de moins, mourir à « soi ».




Source Facebook Betty Quirion


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